Le dispositif des Iconoclasses est un trait d’union entre la
vie quotidienne d’une école et la
pratique artistique personnelle de l’intervenant.
Il s’agissait pour moi d’introduire une petite cellule
expérimentale au sein de ce lieu, de mettre
en place un projet que le site
susciterait et de vivre ensemble les phases de recherche de doute et
d’interrogation que pose toute pratique
artistique.
J’ai mis l’accent sur Le processus de création sur l’idée de
maquette qui permet de visualiser un projet en attente d’une réalisation à l’échelle, d’aborder les difficultés de
la mise en œuvre des matériaux et de se confronter aux notion d’espace et de plasticité.
J’ai également essayé
d’impliquer les élèves dans une confrontation entre l’espace du lieu et
l’espace de l’œuvre .
Mon idée première fut
celle de travailler sur le creux et l’empreinte au cœur même du terroir.
Quelques essais de
mousse polyuréthanne expansé restaient trop flous et infructueux. Il me fallait
un réceptacle pour trouver un sens à ces tentatives de mise un
espace : J’ai donc décidé d’investir les surfaces vitrées comme lien
symbolique car ces parois de verre impliquent directement le regard.
A ma
grande surprise, je trouvais là un lieu d’échange insoupçonné : Traverser le
verre nous renvoie à un dedans mais
aussi à un dehors.
Sous certains angles, la surface n’est plus qu’un reflet qui
crée une image, elle devient alors mémoire
vivante. L’action in situ s’appuiera donc sur cette dynamique interne et architecturale intérieure extérieure.
Le vitrail était porteur de sens et d’histoire. J’ai voulu
prendre en compte la structure de plomb qui soutient le verre et travailler
celle-ci en tant que trait d’un point de vue du dessin. Cette dialectique
pouvait fonctionner également dans l’autre sens. Le verre devenait alors
l’élément structurel porteur donnant un sens aux formes fusionnant avec la surface ; l’ensemble du
tracé existe telle une excroissance lui appartenant et se fondant dans son
immuable mémoire.
« Être crâne »
de Georges Didi-Huberman (Dans
bien des cas, en effet,la fouille anatomique, la traversée perspectiviste, la théorisation
des formes n’ont que des
conséquences déstabilisatrices: repères inversés ou anéantis, vision des choses
livrée à l’étrangeté, au jamais-vu, aux paradoxes. Moyennant quoi,
l’espace de notre visibilité familière se distord et se transforme en un lieu littéralement ouvert, lieu de béances, lieu construit d’imprévisibilités et de
défis au sens commun).
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